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Les souvenirs d’Azvaltya T1, le Fardeau; T2, Jays; et T3,
Les profondeurs, la chronique qui se rappelle
Série : Les souvenirs d’Azvaltya
Titre : T1, le Fardeau, T2, Jays, et T3, Les profondeurs
Auteurs : Alain Auderset (scénario et dessin)
Éditeur : Productions Auderset
Collection : –
Année : T1 : 2017, T2 : 2019, T3 : 2021
Pages : T1 : 67, T2 : 83, T3 : 75
Résumé d’une histoire qui roule :
Marcel et Juliette sont en voiture, traînant une petite caisse. Ils arrivent à une montée, mais la voiture de Marcel n’est pas assez puissante pour atteindre le sommet. Elle patine, recule. Juliette en a assez, elle plaque Marcel et part avec la première voiture qui s’arrête, une jeep. Marcel est obligé de prendre le détour de 276km pour atteindre son but. Pendant ce temps, la jeep atteint le sommet, s’envole dans les airs et se fait happer par une gueule sortie tout droit de la butte ! Marcel n’a rien vu, il reprend sa route en pleine végétation. Mais où va-t-il, d’ailleurs ?
Azvaltya est un monde baroque qui réserve de nombreuses surprises à Marcel…
Le scénario qui avance à cent à l’heure :
Alain Auderset nous offre une histoire riche en rebondissements. On s’attache très vite à Marcel, et on avance d’étonnements en surprises. Quel est ce monde mystérieux qui semble agir ou réagir aux événements. Cette végétation folle et galopante qui cerne sans cesse le pauvre Marcel ? Ce dernier se retrouve confronté à de multiples épreuves, il maudit le sort mais de nombreux signaux lui sont envoyés, comme quoi quelqu’un veille sur lui. Mais qui ? Le « créateur » ? ce mystérieux personnage qui le suit dans une barge flottante ? Mais Marcel ne voit pas les signes, il ne perçoit que les galères qui s’accumulent.
Tout au long des trois premiers tomes de cette série, Marcel avance, avance, avance, sans que l’on sache où il doit se rendre, mais il continue son périple, parfois à l’encontre du bon sens. Il va croiser plusieurs personnes sur son trajet, se lier d’amitié, retrouver l’amour, perdre des amis, et s’obstine à tirer cette petite caravane de matériel qu’il traîne derrière sa voiture.
Une rencontre capitale attend Marcel dans ce second tome à la couverture évocatrice…
Au fur et à mesure des épreuves, de nombreux mystères se lèvent, mais pour en savoir encore plus, nous devons attendre le quatrième tome. Alain Auderset nous entraîne dans son histoire et nous offre un voyage dans ce monde vivant, étrange, où Marcel cherche sans cesse son chemin, parfois sans même avoir conscience qu’il cherche. Au fil des chapitres, le message s’éclaircit et Alain Auderset ne se prive pas, à la fin d’un tome, de nous donner quelques informations complémentaires.
« Les souvenirs d’Azvaltua » ne sont pas qu’un récit d’aventures teinté de comédie, il s’agit aussi d’une réflexion sur le sens de la vie, sur les choix que nous faisons, sur notre aveuglement à notre responsabilité dans certains de nos problèmes. Cette BD parle de tout cela, sans jamais être moralisatrice. Les tomes se dévorent vite et l’on attend maintenant le quatrième avec impatience.
Cocun le Cochon, une des rencontres fortes qui vont marquer Marcel !
Le dessin débordant d’énergie et de vie :
Alain Auderset dessine avec une énergie qu’on sent à chaque page. La BD est en noir et blanc, jouant avec des niveaux de gris. Les personnages, tout comme les décors, se déforment sans cesse dans l’action. Il y a quelque temps de pause mais l’histoire, comme Marcel, ne cesse d’avancer, contre vents et marées, plutôt contre monstres et cataclysmes. Mais tout cela a un sens qui sera révélé en temps et en heure.
En attendant, le trait d’Alain Auderset déborde des cases, des pages, il parvient à donner une énergie vitale à ces décors qui ne cessent de se développer, de ramper, de pousser, de se déchirer, se craqueler…
Et nous sommes aussi surpris que Marcel devant cette vie chaotique qui explose sous nos yeux. Les personnages sont eux aussi débordés par leurs émotions, leurs corps s’allongent dans la course, leurs yeux grossissent sous la surprise, leurs visages se rapetissent sous la peur. Cette énergie du décor, on la retrouve dans les protagonistes de cette histoire.
une BD noir et blanc, doté de belles couvertures couleurs !
Le dessin est pourtant précis, fouillé dans les organismes vivants qui entourent Marcel, si les personnages sont parfois déformés, le trait d’Alain Auderset sait pertinemment où il se dirige. Les nombreuses hachures, plus ou moins appuyées, apportent également de l’énergie au trait. L’emploi du gris sert à faire ressortir certains éléments mais dans des teintes plus claires, il sert aussi à poser des ombres, créant le volume.
Mais la vitalité de cette BD ne s’arrête pas là, elle apparaît aussi dans les compositions des planches, les cases s’étirant, s’allongeant, se tordant, incapable de contenir le monde d’Azvaltya. Quand soudain, une double planche nous donne un aperçu des événements avec un énorme recul et nous voilà à chercher Marcel dans l’image. Car soyez-en sûr, il est bien là, quelque part.
On s’attarde avec plaisir sur les détails de ce monde fou…
Le monde se déchaîne de manière folle autour de Marcel, mais il va découvrir que chaque folie de ce monde a un sens…
Conclusion d’une BD qui ne s’arrête jamais :
Ces trois tomes nous plongent dans l’Odyssée de Marcel, perdu avec sa voiture dans un monde sauvage qui le dépasse. Tout semble partir dans toutes les directions et pourtant, tout finit par faire sens. Une jolie surprise, qui se veut aussi un message optimiste pour la vie.
Zéda rencontre Marcel !