Les détours de la vie 2/8

Mon voisin de chambre

Il s’appelle Jean-Christophe et il a une méchante cicatrice au ventre. Constamment ensemble, nous avons le temps d’apprendre à nous connaître. 

 

Au matin du second jour, le Seigneur me demande :

– Demandes-lui: “Est-ce que tu crois en Dieu?”

– Pfff, oh non Seigneur, j’ai pas envie !

C’était de ma part un refus automatique (de principe!). Mais dans la seconde qui suit, je m’accorde un micro lâcher prise, me ravise et saute l’étape de la réflexion du pour ou contre, pour me tourner vers mon voisin et lui demander :

– Est-ce que tu crois en Dieu ?

 

La question est lancée, plus possible de revenir en arrière. Sans cesser de regarder par la fenêtre, Jean-Christophe répond :

– J’ai cessé d’y croire à la mort de mon fils.

 

Surfer en profondeur

S’ensuit un cœur à cœur entre nous où je ne cherche pas à le convaincre de changer d’avis, mais juste à l’écouter (ça m’aura pris des années pour y arriver). 

Délesté ainsi de l’obligation de remplir les vides de conversation, de vouloir passer une idée ou d’avoir raison, je me sens plus proche de mon interlocuteur. Me voilà dégagé de toute velléité de débat (comme si Dieu avait besoin d’un avocat!). 

 

Je laisse l’Esprit de Dieu se charger lui-même de rejoindre cette blessure. Et pour y arriver, je l’écoute en mon for intérieur, Lui qui a initié le dialogue et je tente de suivre le mouvement de cette vague.

Ça m’évite de piétiner un sujet délicat avec mes gros sabots de “j’ai tout compris”. Nous sommes tout de même en présence du jardin secret de quelqu’un. 

Déchaussé d’une partie de ma raison, me voilà pieds nus, simple, juste moi. J’ai un peu le sentiment de surfer sur une puissante vague de l’Esprit en moi (trop cool le surf !). 

Après avoir laissé Jean-Christophe dérouler le fil de tout ce qu’il avait à dire, je lui fais part d’un autre éclairage sur qui est Dieu, de l’Ami qu’Il est dans ma vie, de l’Amour qu’il a montré avec Son sacrifice à la croix et lui dis aussi :
– On vit mieux sans amertume, mec…

 

Après deux ou trois jours, il a pu sortir. On s’est souhaité bon courage comme deux vieux copains de galère et je l’ai regardé partir. J’ai confiance que ce que Dieu a commencé en lui, il saura le terminer (quitte à organiser d’autres détours…😅).

 

                  


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